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Richard Millet 1953 -

Chronique de la guerre civile en France (2011-2022)
Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens
« L'immigration telle qu'elle a lieu en ses apories communautaristes comme en son irréversibilité, est une guerre civile innommée et, dans la terreur juridique entourant cette affaire, l'innomable de la guerre civile. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 41

« La sous-américanisation de la France (et, plus largement, celle de l'Europe) est non seulement l'accomplissement de la farce démocratique mais aussi la damnation des Temps postmodernes : l'immigré qui s'installe en Europe ne peut que devenir, dans son refus de s'assimiler, un sous-Américain, condition inférieure où le rejoint l'indigène par désarroi mimétique. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 43

« La sous-américanisation de l'Europe n'est peut-être rien d'autre que sa tiers-mondisation, c'est-à-dire ce moment où la paupérisation nationale retrouve l'universalité de la misère spirituelle. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 43

« One ne peut s'empêcher d'établir un parallèle (sinon une relation de cause à effet) entre la perte de prestige du français et les progrès de la démocratie, et puis entre l'ignorance croissante de la langue et la décadence spirituelle d'une nation; non seulement le peuple parle mal mais les élites s'expriment en empruntant au peuple ses façons de parler — la lingua franca se trouvant dans l'espace audiovisuel, et la marque populaire du langage dans l'accent maghrébin des banlieues, qui a contaminé jusqu'aux « petits Blancs ». Les seuls à s'exprimer encore en un bon français sont les élites africaines, libanaises, asiatiques, partout où subsitent, dans l'enseignement comme dans la société, un système vertical, et une dignité de la langue. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 46

« Comment être le citoyen d'un pays dont Yannick Noah est la « personnalité préférée » ? Comment expliquer l'immense dégoût qui m'envahit devant cet histrion du Bien, miroir de l'insignifiance française, symbole de l'idéologie mondialiste : sportif, métis, chanteur de variétés, bienfaiteur de l'humanité, donneur de leçons, parfaite expression de la niaiserie perverse du Culturel ? COmment se sentir européen ou occidental ou même citoyen d'un monde où les autres personnalités exemplaires sont Lady Diana, Michael Jackson, Usain Bolt, Obama, le président-gadget de l'idéologie mondialiste ? »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 47

« L'antiracisme ne se contente pas de détruire la métaphysique des races (telle que Nietzsche la voyait); il ruine aussi son romanesque — le grand roman de l'autre, de l'ailleurs, des frontières —, au nom d'une utopie de l'indifférencié. Indifférenciation qui, pour s'affirmer, a besoin de la fiction d'un métissage global, d'une dé-racialisation dont s'excluent bien sûr les promoteurs de l'antiracisme, de la même façon que la gauche caviar occidentale condamne chez autrui ce qu'elle est la première à faire : perversion qui est sans doute l'ultime privilège par quoi la bourgeoisie demeure dans le sillage de l'Ancien Régime et la plèbe dans la haine de ce qu'elle est en réalité : la petite-bourgeoisie universelle. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 50

« Prosaïsme du social, de l'étranger, de l'immigré, du « sans-papiers », du nomade, du transversal, du minoritaire, du marginal, du bisexuel, du transsexuel et des autres aberrations sexuelles; prosaïsme de la perversion; doxa de l'anormalité érigée en norme dans un monde à ce point inversé que la norme elle-même n'est qu'une perversion comme les autres. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 52

« L'immigration en tant qu'idéologie est ce tour de passe-passe par lequel on tente de nous persuader que des populations racialement, ethniquement, religieusement différentes et refusant de l'assimiler à la nation qui les accueille, quand elles ne lui sont pas franchement hostiles, comme l'islam militant, que ces populations, donc, peuvent être françaises, ou espagnoles ou britanniques, et que le droit du sol est supérieur à la légitimité du sang, et qu'au fond tout est remplaçable, l'horizontalité développant l'enfer des équivalences généralisées. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 53

« Sur le quai du Louvre, un type arrive en courant et, tout essoufflé, le visage rougi par l'effort, me demande si je n'ai pas vu un « Black ». « Un quoi ? » « Un Black, quoi ! » Je lui dis ne pas comprendre de quoi il parle. Il est à ce point étonné et dépourvu de vocabulaire qu'il ne trouve rien d'autre à répondre que : « Un Renoi ! », usant du verlan comme suprême viatique avant d'en arriver à « Nègre » et non à « Noir », comme je l'espérais. « Ah, un Afro-Français, voulez-vous dire... » ajouté-je, le laissant aussi dépité que furieux devant cet embarras ethnico-linguistique. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 55

« Dans le RER. Un barbu aux poils hérissés, la tête couverture d'un bonnet musulman et, pour le reste, vêtu de la tenue sportive d'un déliquant de banlieue. Il parle dans un iPhone avec l'accent maghrébin, dans un français truffé de formules arabes, pour la plupart religieuses. Qu'ai-je de commun avec cet individu ? Le mépris qu'il paraît vouer au monde occidental ? Pourquoi pas ! Le rapport à la religion ? Admettons-le, même si l'on peut penser raisonnablement se dire que de tels hommes rêvent de transformer la France en émirat. Pour le reste, évidemment rien, cet homme étant visiblement si antifrançais qu'un même passeport ne saurait nous lier, la nationalité ayant toujours été pour moi autre chose qu'une affaire juridique. Je ne fais là que refuser que le consensus national et le pacte quotidiuennement renouvelé qui constituent une nation soient ainsi battus en brèche au nom de l'irréductibilité d'une autre culture avec laquelle je ne saurais dialoguer, car politiquement violente. La violence de l'autre ne saurait se confondre avec la fraîcheur de son altérité surgissante; fondée sur la haine, le ressentiment, l'expansion, elle est donc menaçante, et le refus que je lui oppose, pour ne pas me renier moi-même, est un ferment de guerre civile. Je le déplore tout en m'y résignant. J'ai déjà dit que je ne saurais me résoudre à voir se dresser des minarets sur le plateau de Millevaches, où je suis né, déjà défiguré par des éoliennes qui ruinent l'accord millénaire de l'architecture et de la nature. J'ajouterai que l'absence de mosquées sur le territoire européen est le fondement d'une écologie esthétique, en un temps où la mondialisation de l'architecture fait entrer le paysage dans la fatigue du sens. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 63

« Lorsque le peuple suisse vote contre la construction sur son territoire de nouveaux minarets (le minaret comme synecdoque de l'islam), il est stigmatisé par le reste de l'Europe; ce qui montre bien l'univocité de la démocratie : les Suisses ayant mal voté, il s'agirait de les renvoyer aux urnes pour corriger le tir et s'aligner sur le consensus pro-islamique européen, dont on ne dira jamais assez qu'il est avant tout la haine que les ex-chrétiens manifestent à l'égard de la civislisation dont ils sont issus. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 71

« La parfaite synthèse réalisée par le peuple français entre le nord et le sud, les Celtes, les Germains et les Latins, cette synthèse millénaire, ce merveilleux équilibre à nul autre pareil, cette civilisation ne peut qu'entrer en conflit avec une immigration extra-européenne qui s'en remet au multiculturalisme et au différentialisme suscité par l'antiracisme. Le corps naturel français, devenu incapable d'assimiler les corps étrangers, est un corps malade; et cette bête malade est désormais incapable de mordre. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 90

« Un racisme sans races : telle est le destin de l'idéologie antiraciste qui, ayant condamné le mot même de race, n'a pas réussi à évacuer les catégories ni à faire en sorte que les barrières ethnico-raciales ne se recomposent à mesure qu'elle les prétend abolies. Un mot qui se mord la queue. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 97

« La position de l'immigré est d'une certaine façon aisée, au moins sur le plan politique : il lui suffit, selon un stratagème par lequel il adhère au pouvoir dominant (celui du capitalisme et celui des médias), d'être ce qu'il est sur le mode victimaire, là où par contraste je ne puis qu'être, moi, coupable ou aspirer à la repentance, les uns et les autres renvoyés en fin de compte au plus dérisoire de l'identité nationale, c'est-à-dire, littéralement, à l'insignifiance comme accomplissement de la fatigue du sens. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 98

« Les experts sont des savants sans connaissances, des agents de la propagande du Bien; c'est pourquoi il s'en trouve tant parmi les sociologues, les économistes, les juristes, les psychologues : la spécialisation à outrance, la segmentation infinie du savoir relèvent de l'assentiment à l'ordre; un assentiment utilitaire. Un écrivain, un philosophe, un musicien, ne sauraient être des experts mais bien des spécialistes de l'inconciliable. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 107

« À force de ricaner contre le politiquement correct et de le croire réservé aux autres, notamment au monde anglo-saxon, on oublie son triomphe planétaire et surtout qu'il est non seulement un langage mais plutôt une hérésie du langage; une maladie, aussi bien, qui est entrée dans les mœurs et affecte l'âme, y compris (et peut-être surtout) sous l'apparence de l'anti-politiquement correct. C'est donc un instrument de gouvernement autant qu'une falsification de l'Histoire et un voilement de la vérité, dont l'antiracisme est le fer de lance, et qui affecte non seulement l'histoire contemporaine mais aussi le passé, qu'il s'agit de réviser pour le faire s'effondrer dans un présent sans mémoire, lequel est la condition de l'hédonisme éthique régnant sur un monde à présent horizontal. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 114

« Les médias parlent de choses et de gens qui ne m'intéressent pas, dans un langage qui me répugne, comme le visage de ses locuteurs, l'écriture et les voix trouvant dans la même obscénité doucereuse les conditions de leur perpétuation pornographique. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 116

« L'islam n'est pas la « deuxième religion de France » comme le clame la Propagande; il est la première religion étrangère sur le territoire de la Fille aînée de l'Église. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 119

« L'islamisme comme allié objectif du libéralisme protestant : les cantines hallal Quick le clament au grand jour, non seulement comme argument commercial mais de la façon dont on acclimate une double peur : celle du terrorisme et celle de l'État. L'islamisation de la viande n'est cependant, ici, qu'un des moment de la disneylandisation de l'islam. »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. 139

« La ruse suprême de l'islam est de faire croire qu'il n'a rien à voir avec l'islamisme ou encore qu'il puisse exister en tant que français, allemand, anglais. En réalité, l'islam est un universalisme expansif et réducteur. Considérons une convertie européenne : en quoi, par ses vêtements, ses rites, ses interdits, sa haine de ce qu'elle fut comme de ce qui l'entoure, diffère-t-elle d'une Arabe ? Qu'ai-je dès lors de commun avec elle, sinon la différence vertigineuse par laquelle elle se sépare de moi et me signale son hostilité ? Puis-je aussi croire à sa sincérité religieuse et ne pas voir que cette convertie fait partie du Programme par quoi cette visibilité religieuse est un segment du grand Marché mondial ? »

— Richard Millet, Chronique de la guerre civile en France (2011-2022) : Fatigue du sens, éd. La Nouvelle librairie, p. None

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